Sous la neige, nos pas
Au bout de trois mois sur les hauteurs de la Margeride, toutes ces péripéties m'apparaissaient comme des pinailleries de fourmis autour d'un cadavre de moineau. Je m'étais habituée à ce que la vie se présente sous la forme d'une théorie de problèmes à régler, de petits problèmes byzantins formant sans cesse des stolons et se bouturant sans répit. Mes petits problèmes, à la longue, étaient devenus de gros emmerdements.
Venues de la région parisienne, une jeune institutrice et sa petite fille passent sur la partie lozérienne du plateau de la Margeride. Elles vont entraîner avec elles, comme une volée de passereaux dépaysés, des gens, des tourments et des questions issus des villes. Sur ces hautes terres, deux mondes, en se croisant sans se toucher, brisent la boîte de Pandore et déversent au ras du ciel des nuées de maux que la neige couvrira bientôt.