L'odeur du sang
Ceci est une histoire vraie. Elle retrace le parcours sanglant d'Hermann Duft et Hans Bassenauer, deux jeunes Allemands arrivés en Grèce au printemps 1969 comme touristes et qui, en l'espace de quarante jours, commirent cinq vols et six assassinats effroyables.
Les autorités policières de la dictature militaire grecque, plus soucieuses de réprimer les activités politiques dissidentes que de s'occuper des criminels, ne furent pas en mesure de mettre rapidement fin à ce road-movie meurtrier, et le régime des Colonels refusa de rendre publics les faits pour ne pas jeter le doute sur la politique « d'ordre public » dont il s'était fait le chantre.
Dans la lignée du De sang-froid de Truman Capote, c'est donc à la reconstitution minutieuse d'une réalité dérangeante que le lecteur est ici confronté, sans échappatoire.
Par-delà le compte rendu glaçant des activités criminelles de deux hommes qui prenaient plaisir à tuer, Yannis Ragos nous invite à une réflexion sur les régimes politiques dits « forts », sur la peine de mort et, plus généralement, sur la banalité de la violence dans la nature humaine.