Le quadrille du lancier
« Georges Eekhoud, ce Pasolini des Flandres, esthète anar et pacifiste poursuivi en 1899 pour atteinte aux bonne moeurs, tordait ses mots et ses phrases à l'unisson des polissonneries des petits campagnards débauchés par la ville, dont la chair gardait le flottement, la cassure, les bourrelets, le ragoût topique, quelque chose de l'usure, du foulage et de la patine des
haillons dépouillés ».
Michel Cressole,
Libération, le jeudi 29 octobre 1992.
« Vivent les garçons ! Les garçons consignés, les gars de peine, les sacripants, les parias, les guenilleux, les faubouriens, les voyous, les matelots, les paysans, les blousiers, les vachers... (tous ces termes ont été puisés dans les nouvelles de Georges Eekhoud que republient les Cahiers Gai-Kitsch-Camp). Le genre de mecs que l'écrivain n'a jamais été. [...] Alors l'attirance, l'amour, la passion des contraires se déchaînent. Alors Georges Eekhoud sublime. Par l'écriture qui se met en verve (allons jusqu'à dire en " verge "). Qui se déploie, flamboie dès qu'apparaît un de ces jeunes-gens dans le champ de la narration. Qui vire à ce moment à la description. Et la circulation du désir de commencer. Oh ! pas en plein jour, bien sûr. Pas en pleine lumière. L'amour (homosexuel) se fait en cachette, dans les textes de Georges Eekhoud. A l'ombre dans les chambres, à l'abri sur le cours des rivières. Ou ne se fait pas. Ou seulement dans les soubassements du texte. »
Michel Zumur,
Les Carnets et les Instants, 15 janvier-mars 1993.