La porte de son passé
« La liberté, Eva, c'est la seule chose qui vaille qu'on lui sacrifie tout, même la vie... » C'est le message qu'Eva Marquez, la fille de Don Antonio, a entendu tout au long de son enfance montalbanaise.
C'est bien en effet au nom de la liberté qu'Antonio Marquez, réfugié en France après la défaite des Républicains espagnols, a accepté de tout perdre pour ne pas renoncer à ses convictions. Mais lorsque sa fille Eva, à la faveur d'un concours, gagne un séjour en Espagne précisément, elle découvre que, pour son père, le mot liberté ne se décline pas au féminin.
Contre l'avis d'Antonio Marquez, Eva quitte la France pour parcourir l'Espagne franquiste qui fête en grande pompe la vingt-cinquième année de paix après le « péril rouge ». Un périple qui lui révèle qu'elle est une femme et pas seulement la fille de l'Espagnol.
Etait-ce un crime que de vouloir vivre ? se demande Eva appelée au chevet de son père mourant. De retour dans la maison familiale, après une brouille de douze ans, elle se remémore sa vie au sein de la petite tribu des réfugiés espagnols. Un voyage d'outre-enfance d'où elle sortira confortée dans l'idée que le bonheur aussi se conquiert, au même titre que la liberté.