La lande, le pin, le feu : le grand incendie de 1949

Auteur(s)
José-Ramon Cubero
Editeur(s)
Cairn
ISBN
2-35068-669-8
978-2-35068-669-1
EANS
9782350686691
Date
Collation
225p. ; 17 x 24 cm ; reliure : Broché
La lande, le pin, le feu Le grand incendie de 1949 Une histoire sociale de la forêt landaise. Dans l'imaginaire des populations des Landes de Gascogne, le feu fut toujours présent. Dévastateur ou maîtrisé, il fut utilisé par les pasteurs du temps des échasses afin de pratiquer l'incinération à feu courant qui favorisait la croissance de l'herbe dont les troupeaux avaient besoin sur les terrains de parcours. Des troupeaux qui produisaient le fumier indispensable à une agriculture de subsistance pratiquée sur un sol pauvre. Avec la loi de 1857, les communes se virent contraintes de vendre ou de mettre en valeur leurs landes qui furent ensemencées en pins maritimes. Une forêt artificielle vit le jour à côté de la vieille forêt originaire. En trois générations, le vieux monde fut congédié avec l'afforestation totale du massif landais, accompagnée de son cortège de souffrances sociales. Les résiniers remplacèrent les pasteurs et le pin devint « l'arbre d'or » malgré les errements du prix de la résine et les fluctuations des produits ligneux. Si les métayers-gemmeurs menèrent des luttes aux caractères divers pour améliorer un sort souvent précaire, le gemmage devint leur principale source de revenus alors que les pasteurs pouvaient utiliser le feu comme une protestation face à l'afforestation qui supprimait leurs terrains de parcours. Mais, après des années fastes, celles du temps de « l'arbre d'or », la forêt, exploitée dans l'Entre-deux-guerres en fonction d'intérêts à court terme, peu entretenue par l'abandon du débroussaillage, subit une décennie d'incendies de 1937 à 1947, ponctuée par le cataclysme de 1949. Il fit 82 victimes dont de nombreux habitants de la forêt qui, face au feu, avaient pour tradition d'aller le combattre. Cette année-là, malgré le renfort de l'armée et la mobilisation des pompiers, y compris ceux de Paris, les installations militaires et de nombreuses villes, dont Bordeaux, furent menacées par les flammes. Après le passage des incendies qui eurent l'ampleur d'un désastre national, il ne restait plus qu'à restaurer la forêt, tout en s'interrogeant sur la meilleure façon de la préserver au moment où le gemmage disparaissait progressivement au profit de l'usine à bois. Aujourd'hui, la réflexion des experts et des aménageurs porte aussi sur son devenir à l'horizon 2050. Une histoire des Landes avant tout sociale qui montre l'émergence et la disparition de plusieurs mondes avec, en arrière-plan, la menace du feu. Une histoire qui se situe toujours « à hauteur d'homme ».
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