Aller sans retour pour Tanger
Ce roman pourrait être lu comme une descente aux enfers si la luminosité du Maroc, la célébration des plaisirs sensuels et spirituels, la connaissance de soi par la découverte de l'autre, n'en proposaient un parcours de lecture différent.
Sébastien se défait peu à peu de son ancienne identité. Un chemin est tracé, depuis l'initiation avec Taher le pur jusqu'à la fatale rencontre avec Azrur, « le beau », dont la sensibilité jadis meurtrie trouve dans la violence amoureuse un tragique exutoire.
Avec un rare talent, nourri de références littéraires explicites et implicites, mais tout en ayant trouvé sa voix propre, Pierre Morvilliers conduit le lecteur fasciné, lui aussi prisonnier volontaire, dans un pays où la Carte du Tendre se fait « géographie de la douleur ».