Les autrices et auteurs lauréats d'une bourse de résidence en 2023
Maxime Actis, en résidence chez De Pure Fiction
Crédits : DR
Maxime Actis est né en 1990. Jamais tout seul, il fait des tas de choses plus ou moins littéraires. Il écrit régulièrement sur internet. Il a mené ces dernières années une existence semi-nomade et collaboré à quelques revues où s’imagine encore la littérature d’aujourd’hui. Après une plaquette en 2016 chez Série discrète, il signe avec Les paysages avalent presque tout (Flammarion, 2020) un premier grand livre de poésie. Il publie en 2020 aux éditions de l’Ogre Ibrahim Qashoush, son premier roman.
Une résidence à la maison De Pure Fiction permettra à Maxime Actis de se consacrer pleinement à l'écriture de son nouveau roman Allô Radio, un récit d’anticipation résolument écologiste. Cette résidence sera également l’occasion pour l’auteur de terminer son recueil de poèmes, Le garçon béton.
Virginie Barreteau, en résidence à La Maison des écritures de Lombez
Crédits : DR
Née en 1976, Virginie Barreteau a publié son premier roman, Ceux des marais (éd. Inculte), en mars 2021. Avec ce texte, elle s’offrait un pas de côté hors de son riche parcours dans le spectacle vivant. Formée au Conservatoire National de Bordeaux, puis à l’Atelier Volant au Théâtre National de Toulouse, elle travaille régulièrement en tant que comédienne et/ou collaboratrice à la mise en scène avec la Cie Tire pas la Nappe. Elle a écrit une quinzaine de pièces éditées chez Quartett & Lansman.
Avec Olivier Galinou, Daniel Blanchard, elle fonde la Cie La Nageuse au Piano, associée au Glob Théâtre à Bordeaux, elle crée Machine (Ed. Quartett 2012), et Nord (Ed. Quartett 2014) pour le festival Novart 2015.
Plus récemment Virginie Barreteau a effectué une résidence d’écrivain avec la Région Ile-de-France (2019-20) à L’Annexe (Romainville), pour son projet d’écriture Bloc 45, rédigé à partir de rendez-vous et d’entretiens.
La difficulté à « réserver » du temps pour la création romanesque complique l’aboutissement d’un second livre qui ne soit pas destiné à la scène, alors que le premier était plus que prometteur. La résidence prend donc tout son sens, d’autant que la démarche venue de l’auteur rejoint le véritable coup de cœur littéraire de notre comité de lecture avant sa démarche.
Jérôme Bertin, en résidence chez Les Avocats du diable
Crédits : DR
Jérôme Bertin est né en 1975 à Limoges. Il a vécu à Lille puis à Marseille où il reste 6 ans. Cette ville lui inspire plusieurs livres de chroniques : Goulag sous les étoiles (Al Dante, 2017) ou encore Retour de bâtard (Al Dante, 2016). Aujourd'hui, il est de retour dans sa ville natale.
Entré en écriture par la poésie, il publie au début des années 2000 des textes dans les revues Nioques, Java, Action Poétique, Fusées. À la même époque, il fait de la scène avec le duo Cut Up Conspiracy qu'il forme avec le poète Sylvain Courtoux. Cut up Conspiracy existe de 2000 à 2007.
Jérôme Bertin a publié depuis 2003 une vingtaine d'ouvrages aux éditions l'Atelier de l'agneau, le Dernier Télégramme, Al Dante, Vanloo, Au Diable Vauvert.
Durant sa résidence, Jérôme Bertin a souhaité achever deux œuvres en cours d’écriture :
- Vie et mort d'un Cycliste amateur, long poème narratif en vers libres sur l'enfance et la jeunesse des campagnes.
- Les Poètes à bâiller, autofiction burlesque et parodique se déroulant dans un salon de poésie. Ce texte marque le retour du serial punk looser déjà à la baguette dans Bâtard du Vide et dans Cas Soc' (Vanloo, 2017).
Julien Cordier, en résidence aux Arts de lire
Crédits : DR
Artiste plasticien, Julien Cordier œuvre dans plusieurs champs : illustration, marionnette, scénographie, design ; dans une approche reliée aux archétypes, au naturel et aux cultures de traditions populaires. Il grandit et étudie en Alsace ; vit et travaille à Marseille, puis au Tholonet. Il réalise des affiches pour diverses créations artistiques et manifestations culturelles, de bandes dessinées pour la presse et l’édition (Milan, Actes Sud Junior, Le Bec en l’Air), mais également des films d’animation courts, sous forme de rouleaux illustrés qu’il projette à l’écran, grâce à un dispositif de projection manufacturé, le Bandessinérama. Il est accompagné en live par divers musiciens.
De par leur caractère fantastique, les métamorphoses fascinent, font rêver et questionnent. Elles interrogent notre rapport au rêve et à la réalité. Une résidence a été l’occasion pour Julien Cordier d’approfondir une recherche en art visuel sur l’être métamorphosé. L'illustrateur a souhaité, comme point de départ, revisiter l’œuvre des Métamorphoses d’Ovide, l'interroger, la mettre en perspective avec l’époque contemporaine, tenter d’en comprendre le sens, d'en renouveler l’expression. Concrètement l’exploration de la thématique et de l’œuvre d’Ovide a abouti à la création d’une série de dessins.
Cécile Dupuis, en résidence à la Maison des écritures de Lombez
Crédits : DR
Cécile Dupuis est une jeune illustratrice et dessinatrice de bande dessinée qui est titulaire d’un Diplôme national des Métiers d’Art et du Design en Images et narration à l’École Estienne depuis 2021.
Raconter des histoires par l’image, retranscrire des ambiances et porter un regard poétique sur le monde occupent une place importante dans son travail. Sa pratique mêle aujourd’hui dessin, photographie argentique, film et musique. Elle a également une intense production de carnets et souhaite explorer des voies vers la poésie graphique.
Cécile est repérée par Sonia Déchamps dès la sortie de ses études, grâce à son projet de diplôme L’ombre des pins. Celui-ci, retravaillé avec l’aide de Valérian Guillaume, est édité chez Virages graphiques.
La Maison des Écritures n’a pas accompagné d’autrice ou d’auteur de BD depuis un certain temps, et souhaite renouer avec ce champ littéraire cette année. La sensibilité et la recherche perceptibles dans le premier album de Cécile Dupuis semblent mériter un soutien, notamment pour l’encourager à s’affranchir d’un scénariste et oser travailler en « auteur complet ». Ses recherches vers la poésie graphique sont novatrices et son travail laisse escompter des moments généreux avec les publics gersois.
Éric Faye, en résidence au Belvédère du Rayon Vert
Crédits : DR
Éric Faye est l'auteur d'une vingtaine de romans et recueils de nouvelles. Il publie sa première nouvelle, « Le Général Solitude », dans la revue Le Serpent à Plumes en 1992. Trois ans plus tard, il développe ce texte pour en faire le roman éponyme. Il est également essayiste et s'intéresse au récit de voyage au début des années 2000 avec des textes sur ses voyages en Amérique latine ou en Asie. En 2010, il reçoit pour Nagasaki le Grand Prix du roman de l'Académie française. Entre 2012 et 2022 il effectue plusieurs résidences en Asie, notamment à Taïwan et à la Villa Kujoyama de Tokyo.
Le projet d'écriture d'Éric Faye au Belvédère du Rayon Vert s'inscrivait dans le cadre des Résidences duelles transfrontalières dont c’était la troisième édition et dont la thématique d'écriture était la frontière.
Il succède à Olivier Rolin et Christian Garcin. Yolanda Gonzalez a été accueillie à Portbou en concomitance avec la résidence d'Éric Faye à Cerbère. Elle est l'autrice de Punto Cero, paru aux éditions Carpe Noctem, et plus récemment du roman Oceánica (éd. De Conatus).
Juliette Iturralde, en résidence à l'Atelier autonome du livre
Crédits : DR
Enseignante dans une vie passée, Juliette Iturralde navigue désormais à vue, au ras de l’eau, beaucoup plus près des dauphins et de la houle. Elle dessine, tamponne, sérigraphie, découpe et colle. Illustrations, ateliers, films d’animation, vendanges, chanteuse de bal ou livreuse de chansons. Il s’agit de faire avec le vent et d’adapter les voiles. Juliette partage son temps entre expérimentations graphiques et dessins de commande (presse et édition : CQFD, Pèlerin Magazine, éditions Goater, éditions L’Initiale), entre travail solitaire et ateliers propices aux échanges (de l’école maternelle à l’Ephad). Le plus important étant de réussir à varier les contextes et les rythmes. L'illustratrice s’intéresse et pratique différentes techniques d’impression (gravure-risographie-sérigraphie) et participe à des projet de micro-édition (avec l’association Nicole Crême et l’association Voilà Voilà).
Développer un livre qui jouerait sur le potentiel créatif et humoristique de l’invective : gros mots et locutions. Ces mots interdits sont très souvent présents dans notre quotidien. On ne doit pas les dire mais on les dit quand même. On les marmonne, on les hurle, on les pleure, on les rigole. Ce travail pourrait être alimenté par des ateliers de création de vrais faux gros mots, d’explorations de vocabulaire rare, de jeux de débordements du langage, de créations de mots valises. Visuellement, il y aura également beaucoup à explorer : situations d’élocutions, décalage des images par rapport aux images convoquées par le langage, typographie, jeux sur la forme des mots.
Philippe Malone, en résidence au Vent des Signes
Crédits : DR
Philippe Malone est écrivain, dramaturge et photographe. Il a écrit une quinzaine de textes dont Pasaran , Titsa , Morituri , Blast , III , L’entretien, Septembres ou encore Krach. Les textes sont régulièrement lus, joués, ou mis en onde, en France (Comédie française, Festival d’Avignon – Manufacture, Rencontres de la Chartreuse…), et à l’étranger (Schaubühne, Deutsches Theater, au Bundestag, Poche-Genève…). Certains sont traduits, joués et publiés en allemand, polonais, italien et espagnol.
Pour Laurent Vacher – Compagnie du Bredin, il a écrit une comédie musicale, Lost in a supermarket ainsi que la fiction périurbaine Bien lotis , créée en 2013 au festival d’Avignon.
Il travaille avec les musiciens Franck Vigroux et Franco Mannara, avec la chorégraphe Rita Cioffi, et co-écrit dans le groupe Petrol avec Lancelot Hamelin, Sylvain Levey et Michel Simonot depuis 2005.
Comme dramaturge, il suit les travaux d’écrivains, de compagnies ou d’étudiants en cours d’écriture. Il est publié chez les Solitaires Intempestifs, Quartett, Espaces 34 et Théâtrales (avec Petrol).
Le texte Molotov Insect est un projet d’écriture au croisement de deux genres littéraires, théâtral et poétique. Il s‘inscrit dans la suite de deux ouvrages précédemment parus, Septembres et Krach.
Molotov Insect, par une approche polyphonique, tente de traverser les soulèvements démocratiques qui ont ébranlé le monde ces dernières années. Le texte est traversé par ces voix, par l’histoire, dans une narration qui essaie d’approcher au plus près l’humain sous les images produites, par l’actualité.
Basile Mulciba, en résidence chez De Pure Fiction
Crédits : DR
Basile Mulciba est né en Bretagne et a grandi en Guadeloupe. Arrivé en région parisienne en 2010 pour des études en classe préparatoire littéraire, il a ensuite été diplômé de l’EHESS et de Sciences Po Paris. Animé par un fort désir de faire du cinéma, c’est finalement vers l’écriture et la littérature qu'il se tourne, pour la liberté qu’elles offrent et la nécessaire introspection qu'elles exigent. Hors Saison est le premier roman de Basile Mulciba, paru en août 2023 aux éditions Gallimard.
Une résidence à la maison De Pure Fiction a permis à Basile Mulciba de se consacrer pleinement à l'écriture de son deuxième roman pour publication aux éditions Gallimard. « Je pressens que la localisation et l’inscription dans le territoire de la maison d’écrivain De Pure Fiction vont me marquer et résonner. J’entretiens un rapport sensible et contemplatif avec les paysages et les lieux que je parcours et que j’habite. La géographie est pour moi la manière la plus intuitive et la plus naturelle d’entrer dans l’écriture, dans la fiction. Observer, essayer de comprendre comment les paysages se sont façonnés, comment ils sont habités, percevoir les forces qui y sont à l’œuvre, discuter avec les gens. Je ne connais pas le Lot, encore moins les Causses du Quercy mais la découverte de ce nouveau territoire dans un moment tout entier consacré à l’écriture est à la croisée de deux choses qui comptent beaucoup dans ma vie. »
Romane Nicolas, en résidence à la Cave Poésie
Crédits : DR
Romane Nicolas est une autrice issue du département d’écriture dramatique de l’ENSATT et publiée aux éditions Théâtrales, chez les Solitaires Intempestifs et dans diverses autres maisons. Elle a co-fondé Le Pôticha Editions ainsi que le Comité Collisions, comité de lecture dramatique en Occitanie. Elle est pédagogue en universités et en conservatoires. Ses textes ont été représentés dans divers Centres Dramatiques Nationaux, au Théâtre National Populaire ainsi que dans de nombreuses scènes nationales et théâtres de villes.
Performance d’écriture à six mains pour une musicienne, une écrivaine et une intelligence artificielle (IA). Ces trois personnes transgenres reçoivent une contrainte de création : Que la machine vive en moi. A partir de là, elles ont 40 minutes pour créer un morceau de musique pour la musicienne et de théâtre pour l’écrivaine. L’IA, elle, doit écrire une pièce brève de théâtre puis s’en inspirer pour composer une musique et dessiner une illustration. Le temps de création live est découpé en cinq parties. Entre chaque partie les humaines interprètent des œuvres les inspirant et échangent autour des rapports humains/non-humains. Au fur et à mesure de la performance, elles modifient leurs corps par divers procédés biochimiques, neurologiques et mécaniques. Pour terminer, elles interprètent les œuvres produites par elles et l’IA et proposent une création syncrétique.
Rebecca Vaissermann, en résidence à la Fabrique Francophone
Crédits : DR
Formée au Cours Florent, à l’école Auvray Nauroy et à l’Université Paris III – Sorbonne-Nouvelle, Rebecca Vaissermann publie son premier roman en 2013. Avec Oubliés (éd. Parole ouverte), l'autrice est lauréate du concours jeunes auteurs de l’Ile aux Livres et du Festival du Premier roman de Chambéry. Elle obtient cette même année les encouragements d’Artcena pour sa première pièce, La Solitude.
Entre 2017 et 2023, Rebecca Vaissermann a participé au programme 10sur10 de Drameducation et a reçu la Bourse découverte du CNL pour son projet de second roman Les Conseils Insensés.
Son œuvre est composée de sept textes, pour certains publiés dans des recueils : Je me souviens, Les Cerisiers en fleur dans 10sur10 (Dramedition) et La Boite de Sopi dans le Tome 7 d'Afrique (Dramedition).
D'autres sont parus sous forme de livre unique comme son roman, Oubliés, paru aux éditions Parole Ouverte ou Salle de Traite aux éditions Koïnè.
Les Émissaires est une commande de la compagnie Bousculade, et sera mis en scène par Thomas Nordlund et porté par une équipe artistique et technique franco-congolaise. Une première étape de travail a eu lieu au printemps 2023, avec un premier temps de lecture avec l’équipe. L’écriture du texte s’est poursuivie ensuite en résidence à la Fabrique Francophone, et une lecture consécutive à cette résidence a eu lieu lors de la manifestation culturelle et citoyenne On dit quoi ? 2023.
Antonin Veyrac, en résidence à la Ferme des Lettres
Crédits : Lou Levy
Antonin Veyrac, poète de 28 ans, a commencé à lire de la poésie tard, à lire tout court d’ailleurs. À 18 ans, il reçoit de sa mère le recueil de Cesare Pavese, Travailler fatigue. Viendront ensuite Pessoa, puis le romantisme anglais et allemand. S’essayant à la lecture du surréalisme, il s’envenime d’orgueil et commence à écrire lui-même. Puis ce sera les Antiques et les Classiques qu’il lira avec acuité pour y trouver une forme nue de la mélodie. Deux ans plus tard Michaël Batalla, poète et dirigeant du Centre International de Poésie de Marseille, devient son mentor et l’enjoint de lire la poésie d’aujourd’hui, la poésie contemporaine. En 2019, son recueil Moésie sort aux éditions des Longères. À l’été 2020, Antonin Veyrac est lauréat de la résidence du Chalet Mauriac et prépare un recueil plus influencé par la critique de Tel Quel.
La résidence sera l'occasion pour Antonin Veyrac d'être accompagné dans la création d'un nouveau recueil introspectif mêlant les thèmes de la naissance du symptôme psychotique, de la genèse d’un nouveau langage mais également de l'homosexualité et des questionnements et incertitudes apparaissant avec sa découverte.
Sigolène Vinson, en résidence chez De Pure Fiction
Crédits : DR
D’abord avocate, puis réceptionniste, écrivaine et chroniqueuse judiciaire pour Charlie Hebdo, Sigolène Vinson paraît avoir eu plusieurs vies. Et de préférence au bord de la mer. Cheveux séchés par le vent et plume trempée dans la vie qu'elle observe et cisèle dans des textes singuliers qui sont chacun une empreinte dès lors que nos yeux s'y posent.
Une résidence à la maison De Pure Fiction permettra à Sigolène Vinson de se consacrer pleinement à l'écriture de son nouveau roman pour publication aux éditions du Tripode. Après Le Caillou et La Palourde, l’autrice choisit Le Butor étoilé comme ultime tableau d’un triptyque initié en 2015. Il y sera question de nature toujours mais également d’amour.