[ÉCOLOGIE DU LIVRE] Le papier recyclé fait-il réellement du bien à la planète ?
La fabrication du papier
Le papier est composé de fibres de bois et d’eau. Les déchets de bois liés à la fabrication du papier permettent d’obtenir la biomasse qui est une énergie renouvelable. Pour fabriquer du papier vierge, 40 % des énergies fossiles ont été remplacées par la biomasse réduisant ainsi de moitié les émissions de CO².
Pour la fabrication du papier recyclé, cette biomasse n’étant pas créée, il est nécessaire d’utiliser une quantité nettement supérieure d’énergies fossiles. Cela explique que, bien que la production de papier recyclé consomme moins d’énergie, l’importance des énergies fossiles rend le processus plus polluant que la production de papier vierge.
Le blanchiment du papier est un facteur non négligeable concernant l’impact environnemental de cette industrie.
Le papier recyclé étant gorgé d’encre, il faut utiliser nettement plus de produits chimiques pour le blanchir. La chlorine est le produit le plus répandu pour blanchir le papier et est extrêmement néfaste pour l'environnement puisqu'il pollue l'eau. Les écolabels ECF et TCF certifient une pâte à papier fabriquée avec peu voire pas de chlorine, mais ces papiers sont loin d'être les plus accessibles.
La provenance du papier recyclé est également mise en cause.
Il n’est pas aussi facile à produire que le papier vierge et toutes les usines de papier ne peuvent pas le réaliser. Le papier recyclé est donc bien souvent importé depuis des pays qui ne favorisent pas toujours les énergies renouvelables. L’empreinte carbone est alors décuplée.
Par conséquent, si l’on n’utilisait que du papier recyclé, nous pourrions constater une augmentation de 10 % des gaz à effet de serre.
Que faire pour limiter l'impact environnemental ?
Pour jouer en faveur de l’environnement, il est donc plus intéressant de se concentrer sur d’autres aspects que le recyclage tels que :
- Privilégier le papier fabriqué à proximité et issu de forêts gérées durablement notifié grâce au logo FSC.
- Arrêter de vouloir un papier toujours plus blanc et essayer de ne plus faire appel à la chlorine, utilisée pour le blanchiment du papier (logos ECF et TCF).
- Veiller à concevoir une production bien pensée, par exemple en termes de nombre d’exemplaires ou d’imposition* pour limiter les chutes de papier.
- Recycler le papier pour la fabrication de cartons, journaux ou autres papiers ne nécessitant pas d'être nettoyés et blanchis.