Sentinelles des montagnes : les burons de l'Aubrac, des monts du Cantal et du Cézallier
Estives, burons, vaches, fourmes, ces quatre éléments évocateurs de grands espaces sont indissociables de l'histoire des monts de l'Aubrac, du Cantal et du Cézallier, depuis le Moyen Âge. Ils nous parlent d'une époque où les buronniers (vachers, cantalès, bédéliers, pâtres...) partaient plusieurs mois avec leurs troupeaux vers des pâturages à l'herbe plus verte et à l'air plus léger. Dans les burons, ils prenaient soin de leurs bêtes mais fabriquaient également des fromages, aujourd'hui fameux, comme le laguiole, le salers, ou le cantal. Aux cabanes saisonnières des débuts succédèrent, aux XIVe et XVe siècles, les mazucs et les traps, érigés à partir de branchages et de gazon, puis, au XVIIe siècle, les premiers burons de pierre. Aujourd'hui, souvent en ruine, parfois reconvertis en résidences d'été, restaurants ou gîtes, peu de burons ont survécu à l'épreuve du temps et servent encore leur activité originelle. Nichés sur les plateaux de l'Aubrac, dans les monts du Cantal et du Cézallier, ils font désormais partie de notre patrimoine culturel.
Par leur étroite collaboration dans la réalisation de cet ouvrage, Daniel Crozes et Pierre Soissons nous proposent ici, en ce début du XXIe siècle, un état des lieux de cette société rurale, avec une vision historique, architecturale, économique et sociale, et nous plongent dans la beauté et la rudesse de la vie quotidienne des estives d'autrefois. À travers un travail photographique lumineux, et un texte fourni et rigoureux, Sentinelles des montagnes magnifie les gestes ancestraux de ceux qui ont le souci de préserver les traditions, dont la fabrication des fromages à l'ancienne, concourant ainsi largement à la renommée de ces régions.