Moi, Josée Laval
«Moi, Josée Laval, dont le nom aujourd'hui fait si peur à certains, j'ai été, dans l'entre-deux-guerres et pendant ces années si passionnantes de l'Occupation, une des reines de Paris. La seule qui ait vraiment compté, la seule qu'on ait autant couverte de fleurs et de cadeaux, de compliments et de louanges, et la seule qui, par sa présence, faisait frémir ou trembler les assistances et les soirées.»
Elle avait aimé son père jusqu'à la folie. Partis de rien, ils s'étaient élevés ensemble dans le grand monde. Pacifiste et homme de gauche, Laval devint la figure noire de la collaboration. Son procès et sa mort furent qualifiés de «crime judiciaire». Spectre des années noires, sa fille erra ensuite en solitaire dans la France d'après guerre. Moi, Josée Laval est une pierre lancée à nos figures qui rappelle une histoire terrible dont on a honte.