Les cabossés de la justice
Les cabossés de la justice
Chaque parcours judiciaire est une épreuve. Quelquefois un drame. Le fait divers fascine. La justice questionne. L'enquête criminelle, lorsqu'elle est relatée dans une série, au cinéma, attire son lot de curieux. Face à une procédure pénale, que l'on soit victime ou accusé, chacun réagit différemment. Certains somatisent, dépriment, baissent les bras, s'effondrent. D'autres trouvent un ressort énergique Inattendu, se lancent dans la bagarre, tête baissée, affrontent l'adversaire à bras-le-corps.
On se remet difficilement de l'« expérience » de la garde à vue, comme de celle de la détention. La machine judiciaire va jusqu'à toucher l'entourage familial. La justice soigne-t-elle les plaies ? Ou ne fait-elle qu'accroître la douleur ? Sans compter le tribunal médiatique qui laisse son empreinte impitoyable. Et lorsque l'affaire se clôt par un non-lieu ou entraîne une indemnisation, le mal causé est-il pour autant effacé ?
Pour répondre à ces questions, l'auteur a interrogé une douzaine de condamnés, d'acquittés, de parents de victimes, tous blessés, cabossés par la justice, dont il avait couvert le procès pour la plupart d'entre eux (Éric Mouzin, le père d'Estelle, Alain Marécaux, victime de l'emblématique dossier « Outreau », Loïk Le Floch-Prigent, Jérôme Cahuzac et bien d'autres), considérant qu'ils étalent les mieux placés pour dire « comment ils jugeaient notre justice ». Pour leur permettre de décrire ce qui s'apparente à une chute. Mieux vaut être témoin de la justice qu'acteur.