La persistance du Midi blanc, l'Hérault (1789-1962)

Auteur(s)
Philippe Secondy
Collection
0-24655
EANS
9782914518857
Date
Collation
393p. ; 16 x 24 cm ; épaisseur : 2.4 cm ; reliure : Broché

Au coeur du Languedoc méditerranéen, le département de l'Hérault est une place forte du mouvement républicain. Pour qualifier ce particularisme, on évoque l'existence d'un «Midi rouge» sur lequel de nombreux historiens se sont penchés. Face à cette entité politique se dresse un «Midi blanc» méconnu. Il fait preuve d'une vivacité étonnante et freine le développement de la droite «progressiste». Cet ouvrage présente les ressorts de la culture politique royaliste de la Révolution française jusqu'au début de la Cinquième République. L'étude est bâtie autour des événements traumatiques (serment de 1791, Ralliement de l'Église à la République, Première et Seconde guerres mondiales) qui structurent l'imaginaire et fondent les repères politiques des combats à venir. Elle accorde une attention constante aux acteurs d'une droite appelée «traditionniste», en mettant l'accent sur le poids des milieux catholiques.

Philippe Secondy insiste notamment sur la détermination de Monseigneur de Cabrières à la tête du diocèse de Montpellier entre 1874 et 1921. Celui que l'on présente souvent comme l'un des derniers évêques légitimistes de France initie une vaste nébuleuse partisane qui s'emploie à contrer le processus de consolidation du modèle républicain. À partir de l'histoire du Languedoc, l'auteur reconstitue le rôle des grandes familles «réactionnaires», leurs réseaux d'influence à travers plusieurs générations, la dynamique associative qu'elles génèrent, ainsi que leur savoir-faire électoral. L'un des points les plus significatifs est la participation à ce camp de bon nombre de médecins et d'avocats, prenant le relais de l'aristocratie terrienne durant l'entre-deux-guerres dans une société à la fois imprégnée par «l'esprit ancien combattant» et tentée par les solutions fascistes. L'avènement du régime de Vichy leur permet d'intégrer les rouages du nouveau pouvoir. Au moment de la Libération, le milieu «traditionniste», très affaibli, prône la «réconciliation nationale» et défend une lecture de l'histoire cherchant à réhabiliter l'expérience pétainiste.

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