Jusqu'où peut-on accueillir les migrants ?
L'immigration cristallise dans notre société passions et tensions. Entre les partisans d'un accueil inconditionnel - prêts à repenser les frontières au nom de la fraternité - et ceux qui souhaitent les renforcer, voire les fermer - par crainte d'un déséquilibre social ou culturel - l'incompréhension, voire l'opposition, semble s'installer.
Cette tension traverse aussi les catholiques. D'un côté, il y a ceux qui s'inscrivent dans le sillage du pape François qui avait dénoncé avec force une « mondialisation de l'indifférence » et une « culture du rejet » vis-à-vis des migrants. De l'autre, il y a ce chiffre révélé par une enquête IFOP lors des dernières élections européennes : 42 % des catholiques pratiquants français ont voté pour des listes anti-immigration, soit deux fois plus qu'au précédent scrutin européen.
Entre le devoir de fraternité et d'accueil promu par l'Évangile et la réponse politique, doit-on accepter une équation impossible à résoudre ? Une question sensible dont débattent deux catholiques convaincus, Mgr Olivier Leborgne et Charlotte d'Ornellas qui, au-delà de la diversité de leurs expériences et de leurs options personnelles, parfois opposées, cherchent à exposer les principes d'un accueil juste des migrants.