Georges Eekhoud : un illustre uraniste : 1854-1927
En 1900, quelques mois avant le procès intenté à Georges Eekhoud pour son roman Escal-Vigor, paraît dans les Annales des sexualités intermédiaires et en particulier de l'homosexualité, la revue dirigée par Magnus Hirschfeld, un long article en allemand intitulé «Georges Eekhoud. Un avant-propos». Il est signé Numa Praetorius. Son objectif est de présenter aux lecteurs l'oeuvre de Georges Eekhoud. C'est une analyse inhabituelle, quasi nouvelle par nouvelle, de ce que les ouvrages de Georges Eekhoud peuvent contenir d'éléments correspondant à ce qu'on appellerait, aujourd'hui, la culture homosexuelle. Le dépouillement est long, minutieux et explicite.
L'article, qui fait suite à celui-là dans le même numéro de la revue, a pour titre «Un illustre uraniste du XVIIe siècle. Jérôme Duquesnoy, sculpteur flamand». Il est rédigé en français et il est signé par Georges Eekhoud. Il ne peut qu'étonner le lecteur moderne, car il est digne d'un martyrologe de l'uranisme !
Cet ensemble est suivi ici de deux articles peu connus de Eekhoud parus dans la revue Akademos, et de la traduction en français d'autres articles de Numa Praetorius sur Georges Eekhoud. On trouvera encore un curieux article de Eekhoud paru dans L'Effort Éclectique après le procès d'Escal-Vigor. Loin de revendiquer simplement la totale liberté de l'écrivain, Eekhoud situe Escal-Vigor et le procès auquel il a donné lieu dans une perspective historique et politique.
Dans tous les articles réunis dans cet ouvrage, Eekhoud parle de l'homosexualité tandis que d'autres, d'hier et d'aujourd'hui, parlent de lui comme du grand écrivain, qui le premier parmi les modernes, a peint des homosexuels avec sympathie et sensibilité.