Cowboy bebop : deep space blues
Un air de jazz, un bon whisky et une cigarette à la bouche. À travers l'épais nuage enfumant le bar, on croise parfois les regards des autres âmes esseulées venues noyer leur chagrin dans de petits plaisirs autodestructeurs.
Cowboy Bebop, le chef-d'oeuvre de Shin'ichirô Watanabe, est semblable à ces petits moments solitaires. Tout le long des vingt-six épisodes (et du film) qui la composent, la série du studio Sunrise propose un long voyage fait d'escales improvisées, d'aventures sans lendemain et d'une vaine quête de sens.
Difficile d'expliquer encore aujourd'hui, vingt ans après sa première diffusion, ce qui a fait de Cowboy Bebop un classique de l'animation japonaise. Car au-delà des superlatifs régulièrement attribués à sa réalisation, sa musique ou son humour, c'est peut-être cet éloge du rien, cette aventure sans but qui a séduit les spectateurs japonais comme occidentaux, en plus d'amener avec une violence sans concession des sujets plus adultes, peu traités par le genre.
Cet ouvrage constitue à la fois un hommage à l'oeuvre de Shin'ichirô Watanabe et un guide détaillé de l'ensemble de la série, revenant sur sa création, son influence et décortiquant méticuleusement sa substance pour décrypter son tentaculaire jeu de références et de clins d'oeil.