LAFON ANDRÉE
andree.lafon.34 [at] orange.fr
Résidence Le Havre Saint-Pierre Bat J
285, allée du Nouveau Monde
34000
Montpellier
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Littérature
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Conférences
Biographie :
Biographie un peu particulière, du fait que je n’ai pas "travaillé", prisonnière de ma vie familiale. Je n’ai pu avoir des activités qu’après mon divorce, c’était un peu tard pour les professionnaliser.
Je suis née le 15 février 1932 à Montpellier, quatrième de cinq enfants, d’un père magistrat et d’une mère femme au foyer. J’ai fait de bonnes études au lycée Clémenceau jusqu’à hypokhâgne, passionnée de latin et de grec. Avec surtout une vocation de comédienne (j’ai obtenu le premier prix d’art dramatique au Conservatoire de Montpellier), qui a pris le pas sur ma licence es lettres.
A l’époque, le théâtre n’était pas décentralisé, il fallait partir à Paris. Je n’ai pas eu les moyens de le faire : ni l’aide de mes parents, ni assez de confiance en moi pour foncer. Je me suis mariée très jeune (à un futur médecin) et j’ai eu trois enfants assez rapprochés. Puis, de gros problèmes de santé.
Vers 50 ans, j’ai entrepris une psychanalyse qui a été le grand tournant de ma vie : elle m’a complètement guérie et aidée à divorcer. A défaut de théâtre, j’ai fait de la radio, des émissions littéraires sur radio libre, ainsi que des enregistrements de livres pour les aveugles ("Bibliothèque sonore"). J’ai appris la graphologie grâce à un cours privé et, à cette occasion, j’ai écrit mon premier livre, qui était mon mémoire de fin d’études, sur la personnalité des artistes. C’est désormais dans ce domaine que j’ai exercé mon besoin créatif, par deux récits autobiographiques, avant d’en venir au roman.
A signaler mon goût pour la langue et pour l’orthographe, qui m’a fait participer à la dictée de Pivot où j’ai été sélectionnée pour les finales. La correction de textes m’aurait plu, mais je n’ai pas trouvé à me faire employer.
Bibliographie non exhaustive :
Le témoin, éd. Encre Bleue, 2012 (roman).
Retour à Rodez, éd. L’Harmattan, 2012 (roman).
Le Témoin, éd. La Bartavelle, 2011 (roman).
L’Appartement, éd. Lucie, 2009 (roman).
Une mort passagère, éd. Champ social, 2006 (roman).
La Fille qui boudait (Les blessures du vide), éd. Encre bleue, 2003 (récit).
Radioscopie d’un créatif : essai sur la personnalité artistique, éd. L’Harmattan, 1997 (essai).
Extrait :
La cinquième saison
Je rêve d’une cinquième saison, d’un temps hors du temps, sans mesure, sans lieu, sans nom. La saison des fruits décalés, des fleurs artificielles, des bêtes empaillées. Une saison sans météo, avec ses chauds et ses froids. La saison des amours et la saison des morts, celle des amours mortes et des morts amoureux.
Il faudrait y porter un ensemble hors saison, à l’abri du soleil et du gel. Habiter un coin retiré, hors maison. Marcher hors des sentiers battus, loin des sentiments malmenés. Délirer à travers le vide, espérant se cogner à la douceur des choses. Prendre son mal en patience, sans tenir compte de la couleur du temps.
Ce serait une cinquième symphonie, une musique intemporelle. Une saison en paradis. Une escale entre deux nuages. Le temps suspendu à l’attente de ce qui n’arrivera pas, de ce qui n’est pas. La vingt-cinquième heure. Le treizième mois. Le complément indispensable.
Saule saison capable de combler une âme errante, d’accompagner son voyage, de lui offrir un repos.
Je suis partie à cette époque, sans valise puisque je n’allais nul part. La tête bourrée d’idées qui n’avaient pas leur place, le cœur plein de sentiments incongrus. J’aurais pris un avion, pour goûter au décalage horaire, mais j’avais trop peur des trous d’air. La route et son défilé de voitures me rebutaient. Les rues de la ville aussi, trop encombrées de détritus et de fracas. Je choisis donc de descendre l’escalier, de traverser l’avenue et d’accéder au jardin d’en face.
Je passais devant tous les jours mais n’y étais jamais entrée. C’était pour moi un repère d’arbres touffus quand je revenais de mes courses, une cache pour le soleil couchant au moment de fermer les volets, la source de quelques cris d’oiseaux. Pas un jardin. Pas un endroit où les enfants s’amusent, où les amoureux s’embrassent, où les jardiniers s’affairent. Puisque je n’en avais pas vu.
Je voulais saisir dans mon filet les images fugitives d’un monde évanescent - à mille lieues ou à dix mètres, peu importe - et les coller sur mon herbier. Déchirer le voile des visions familières, trouver un éden vierge de toute histoire où je puisse écrire la mienne.
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