NATYOT

Biographie : Artiste pluridisciplinaire, passionnée des mots, de musique et d’art, architecte et chanteuse, performeuse et auteure, Nathalie Yot a un parcours hétéroclite à l’image de son écriture. Elle est née à Strasbourg en 1966 et vit à Montpellier. Elle est diplômée de l’école d’architecture en 1992 mais préfère se consacrer à la musique (auteure, compositeur, interprète signée chez Barclay) puis à l’écriture poétique. Elle publie d’abord en revue, puis pendant deux années consécutives ses nouvelles sont sélectionnées et publiées par Au Diable Vauvert (Prix Hemingway 2009 et 2010) sous le pseudonyme de NATYOT. Elle obtient ensuite une bourse régionale pour "D.I.R.E" (Gros Textes mai 2011). Elle est alors invitée à dire ses textes en France comme à l’étranger (BIPVAL, ExPoésie, Déklamons, Voix Vives Sète, Gènes et Tolède, Poésie Marseille, Fondation Jan Michalski, Maelstrom Festival…) et représentera la langue française en Chine (Festival villes jumelées / Chengdu) en 2013. Ces lectures sont des performances, accompagnées de musiciens, danseurs ou plasticiens. Elle inclut parfois des vidéos ou dessine en live. Elle a aussi une chaine Youtube où elle dépose régulièrement des pastilles visuelles. https://www.youtube.com/user/natyot/videos Elle est artiste associée au Centre d’Art La Fenêtre à Montpellier pendant trois ans. Elle se tourne vers le théâtre dans la visée du documentaire social. "Hotdog" est monté au Théâtre du Périscope à Nîmes en 2015 et "Bonjour" au théâtre Jean Vilar à Montpellier en 2020. Elle anime des ateliers d’écriture dans les écoles et les lycées ainsi que pour les publics empêchés et continue de publier des textes courts (voir bibliographie) qu’elle performe dans divers lieux. Avec un aménageur sonore, elle crée un duo d’électro-Poésie, NATYOTCASSAN. L’album « Pas pareil » sort en Janvier 2019. Le projet se révèle sur scène après plusieurs résidences. Elle publie son premier Roman, "Le Nord du monde" (éditions La Contre Allée, 2018) qui retient l’attention des médias et des libraires, et obtient deux prix. Une bourse du CNL lui est allouée pour son deuxième Roman (sortie prévue en janvier 2022 après une résidence à la Villa Marguerites Yourcenar, puis à Dieppe soutenu par le Festival Terres de Parole). Entre temps, elle écrit une Biographie de Janis Joplin (éditions Hoebecke/Gallimard/collection Les Indociles), puis un recueil de Poésie intitulé « ils » (éditions La Boucherie Littéraire ). Pendant quatre ans, elle fut chargée de mission par la Mairie de Montpellier pour le Printemps des poètes (Festival « Les Anormales »). Bibliographie non exhaustive : Poésie Bonjour suivi de Hotdog, éd. La Contre Allée, 2024 (Poésie). Ils, éd. La Boucherie littéraire, 2021 (Poésie). L’amour : bouquet final, éd. La Boucherie littéraire, 2019 (Poésie). Je suis d’accord, éd. Plaine Page, 2017 (Poésie). Hotdog, éd. du Pédalo Ivre, 2016 (Poésie). Je n’ai jamais été mais il est encore temps, éd. Gros Textes, 2016 (Poésie). Comme un des mortels, avec Charles Pennequin, éd. MaelstrÖm, 2014 (Poésie). Bois, putes, oiseaux, éd. Gros Textes, 2013 (Poésie). D.I.R.E, éd. Gros Textes, 2011 (Poésie). Roman Le Bercail, éd. La Contre Allée, 2024 (Roman). Titre soutenu par une bourse de création d’Occitanie Livre & Lecture. Tribu, éd. La Contre Allée, 2022 (Roman). Le nord du monde, éd. La Contre Allée, 2018 (Roman). Prix Zonta Olympe de Gouges, Prix Condrieu. Biographie Janis Joplin, éd. Hoëbeke, 2020 (Biographie). Ouvrages collectifs Peinture et poésie, catalogue anthologie des peintures du Musée Paul-Valéry à Sète, éd. Midi-pyrénéennes/éd. Musée Paul-Valéry, 2018. Juan Vita et John de Vauvert dans le recueil Prix Hemingway 2009 et 2010, collectif, éd. Au Diable Vauvert (nouvelles). Invece N°1, éd. Al Dante, 2013. Anthologie des voix vives de Sète, éd. Bruno Doucey, 2011 et 2017. Notopos, anthologie collection Biennale internationale des poètes en Val de Marne, 2010. Anthologie des Voix de la Méditerranée, éd. du Clapas, 2008. Extrait : LA PLANCHE Femme a du pain sur la planche. Des fois pas de pain, que la planche. Femme regarde la planche. C’est du beau bois massif cette petite planche. Du bois de la forêt. Ah, la forêt ! pense-t-elle. Dit-elle. S’y perdre. Se perdre dans toutes les planches, ne plus retrouver la sienne. Femme ne s’évade jamais, regrette. Elle est trop utile pour s’évader. Elle fabrique sans cesse (productive). Avec ses mains, ses dix petits doigts qui s’activent, avec son ventre, son ventre-machine, avec sa tête elle cherche des solutions. N’en trouve pas des tonnes. Alors la nuit, pour reposer la tête, pour reposer la bête, pour reposer la tête de la bête, femme chante, femme danse, femme fume, femme rit. On est content pour elle. C’est quand même une petite évasion ça. Femme se permet la petite évasion. Femme sait qu’il faut se sortir de la planche, s’extirper de là, courir dans l’autre sens. Le sens qui n’est pas celui du pain quotidien, de la routinette tranquillette avec la planche qui colle sous le bras. C’est pas que dans les rêves, pense-t-elle. Dit-elle. Femme n’a pas que des rêves, d’ailleurs elle s’en fout des rêves. C’est possible ça ? Partir des rêves ? Faire autre chose que faire des rêves ? Pour l’instant, Femme ne sait pas et quand Femme ne sait pas, elle pleure. Elle pleurniche. Et quand Femme pleurniche, elle fait la petite évasion. Celle qui permet de vivre encore une semaine avec la planche collée sous le bras. La petite évasion, c’est souvent le samedi (soir). Pas de jour pour la grande. Pas de jour précis. On ne précise pas pour la grande. Femme devrait se mettre une date butoir. La date où elle irait jeter sa planche dans la forêt avec toutes les autres planches. C’est prévu, pense-t-elle. Dit-elle.