
Destins politiques de la souffrance : intervention sociale, justice, travail
Editeur(s)
Erès Thèmes
Sciences sociales
Collection
Sociologie clinique
ISBN
2-7492-1136-0
978-2-7492-1136-7
EANS
9782749211367
Date
Collation
214p. ; 14 x 23 cm ; épaisseur : 1.7 cm ; reliure : Broché
Au cours de ces dernières décennies, la notion de souffrance s'est diffusée
de manière croissante dans de nombreuses institutions comme dans la
recherche en sciences humaines. Saisie en termes de trouble, fragilité,
vulnérabilité... elle sert à nommer l'inacceptable et l'injuste, au risque de rendre
l'individu responsable de ce qui autrefois relevait des structures sociales ou des
violences institutionnelles. Dans le travail de la critique sociale, elle semble remplacer
les vieux termes d'exploitation ou d'aliénation. Quel est l'enjeu de nommer de
la sorte le négatif de l'existence ? Quelles sont les incidences sur les moyens de
riposte dont il est possible de se saisir ?
Après avoir interrogé de manière approfondie la catégorie souffrance pour en
saisir les enjeux, la portée et les limites, les auteurs se centrent sur différents lieux
institutionnels où elle fait référence : ceux de l'intervention sociale, de la justice et
du travail. Ce sont autant de terrains dans lesquels s'éprouvent les difficultés et les
écueils d'une écoute «politisée» des souffrances sociales mais où s'inventent
aussi des pratiques cliniques ou des démarches collectives inédites.
Aujourd'hui, le destin politique des souffrances est particulièrement important
à considérer, d'abord pour l'acteur de terrain qui s'y trouve quotidiennement
confronté et fait acte politique dès lors qu'il veut les rendre audibles sur une scène
publique, mais aussi pour le chercheur ou le citoyen éclairé. Les auteurs réarticulent
ici les rapports entre souffrance, justice et politique, pour déjouer les liens
mortifères que tissent les souffrances sociales, et réactiver le potentiel critique et
créatif qu'elles recèlent également.