GRAPHIE (ASSOCIATION)

Atelier d’écriture (à vocation slam ou poésie oralisée) L’écriture, quand elle est vécue comme une rampe, une passerelle, un moyen propre à dégager la dimension singulière de l’individu, son rapport intime au monde, sans trahir la sensibilité avec laquelle il le perçoit et l’appréhende. Le fait d’écrire, au-delà de sa finalité textuelle et de son aspect "divertissant", comme un moyen d’endiguer son énergie, d’activer ou de réactiver un mouvement vital : un déclenchement de "forces" activées par l’écriture mais qui la dépassent et emportent l’individu vers son chemin de vie, quel que soit la forme que peut prendre ce devenir. Une façon d’envisager les mots d’abord comme des sons en devenir de sens et non comme des signes clos, d’appréhender la langue sous d’autres angles que ceux sous lesquels elle est généralement abordée - son rythme, sa qualité sonore, sa dimension orale - dans l’espoir de "faire dire" au langage quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de dire, de faire émerger du sens là où on ne le soupçonnait pas, afin de donner aux mots et aux sens qu’ils portent des chances de vivre. Une façon d’amener l’individu à développer une écriture hors des "sentiers battus" qui soit en mesure d’articuler ce qu’il vit, ce qu’il est, en faisant de cette langue un mouvement, une musique. La lecture orale, dés lors, comme une tentative de rendre à la masse écrite sa dimension sonore, d’émettre son mouvement et son rythme, à la manière d’un musicien devant sa partition. La restitution publique, pendant l’atelier ou sur une scène, s’inscrivant dans une longue tradition où la parole poétique recouvre sa dimension charnelle, matérielle et sonore par l’intervention du corps dans le texte : la parole étant une expression commune, même si elle est articulée singulièrement, est donc rendue à tous, en personne, publiquement. Une écriture s’adressant à toutes catégories de public, quel que soit l’âge, la catégorie sociale, le niveau de langue : une expérience autour d’une écriture qui rassemble des individus hors de leurs différences, en travaillant le langage au-delà de ses domaines respectifs d’expression. Une façon, en découvrant son propre usage de la langue, sa propre manière d’être au monde, d’acquérir d’autres armes dans son apprentissage ou son chemin de vie ou d’affiner celles qu’on possède déjà, de faire naître ou renaître le goût, le désir, non plus seulement d’écrire ou de lire, mais de participer au monde.