Activité(s)
Traducteur
Ecrivain
Genre(s)
Poésie, théâtre
Littérature
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Biographie :
Pierre Astrié écrit des textes de théâtre, mais aussi des nouvelles et des romans à ce jour inédits.
Il a vécu 19 ans au Brésil. Dans les théâtres de Rio mais aussi de Brasilia, Sao Paulo, Recife..., en langue portugaise, il a travaillé avec de nombreux professionnels brésiliens comme comédien et metteur en scène.
Depuis son retour en France, il a travaillé entre autre pour la compagnie Théâtre du Présent (Montpellier), a été comédien et collaborateur artistique du Zinc Théâtre (Béziers) de 1993 à 1999. Depuis 2001, il a intégré l’équipe de la compagnie Là-bas théâtre.
C’est seuleument à son retour du Brésil qu’il a donné à lire ses textes, dont plusieurs ont été créés au théâtre.
Il a aussi traduit et adapté du portugais plusieurs oeuvres de l’auteur brésilien Nelson Rodrigues, et écrit depuis quelques années des textes de théâtre pour les détenus du centre pénitentiaire de Béziers.
Bibliographie non exhaustive :
Les couteaux de madame Bernard, éd. les Verbieuses, 2013 (théâtre).
Il ne s’est rien passé, éd. Domens, 2011 (théâtre).
Ecrire est un instant, éd. Les Verbieuses, 2011 (théâtre).
Desarraigada, éd. Les Verbieuses, 2011 (théâtre).
Extrait :
Journal de l’homme en gris
Je l’ai devancé et me suis assis à la terrasse d’un café pour me regarder passer. Moi. Lui. son identique en tout. Pareil. Le même. Assis à la terrasse d’un café. En gris. Il ne pouvait que se remarquer en train de se regarder passer tout gris avec un verre vert de menthe à la main. Alors je lui aurais gentiment souri de la table la plus proche au bord du trottoir. Ca fait plus peur quand c’est dit gentiment. Il veut sans doute jouer aux imbéciles, parce que j’ai bien vu qu’il avait noté ma présence d’un coin de regard. Il a suivi sa route, l’enfoiré, alors au milieu des voix et des bruits de la circulation je l’ai appelé, ma voix s’est faufilée entre les autres dans le tumulte pour aller planter son dard droit dans sa nuque entre ses deux oreilles. Il a marqué le coup, il a failli s’arrêter, mais il ne l’a pas fait, il m’a laissé assis comme un naze, mon verre vert à la main, alors j’ai ouvert la main et mon verre a explosé, la menthe grise s’est répendue sur le trottoir, j’ai espéré un instant qu’une vieille glisse et se fracture le tibia, et comme rien de tout ça n’est arrivé je me suis levé, j’ai collé ma main au cul de la serveuse baissée sur sa serpillière, j’ai foncé dans la rue en arrachant ma chemise pour éviter que la haine ne m’étouffe et je suis allé m’incruster dans le mur de pierre gris d’un magasin de fleurs.
Je suis dans le mur. Parfaitement nu. Parfaitemment gris. Parfaitement immobile. Emboîté dans la pierre comme un amant parfait. J’entends des petits cris, des râles, des halètements, venus des autres murs dans mon mur. Ca baise dur dans la ville. A moins que ce ne soit les cris des fleurs dans la nuit.
Localisation