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[epOcc] Le crime de la Bastide de Besplas : de la hache à la guillotine

Publié le 06/02/2025
Foix

Ecoutez le podcast !

 

 

« Français de toute la France,
Un crime, qui fait frémir
D’horreur, vient de s’accomplir.
Oyez et faites silence
Au récit triste et touchant
De ce grand drame sanglant. »

 

AGENDA

Rendez-vous le mardi 4 mars 2025 à 18h aux Archives départementales de l'Ariège à Foix pour découvrir les coulisses du podcast avec des variations en live autour de la pièce sonore par Astrid Cathala et Gil Angelo Gazzoli.

Réservation conseillée : archives@ariege.fr
ou en contactant le 06.10.20.53.33

Sous la loupe de l'archiviste

Ainsi commence l’une des complaintes écrites sur un crime qui, le 26 février 1864, plonge les Ariégeois dans la terreur. Dans la nuit qui a précédé, Alexandre Bugad de Lassalle, riche hobereau, Jean Lacanal, son domestique et cocher, Pélagie Bicheyre, sa bonne et gouvernante et Raymonde Bergé, sa cuisinière sont massacrés à la hache. Il s’agit d’un crime crapuleux, M. de Lassale remplissait ses armoires et ses coffres de pièces d’or et de billets de banque.

La rumeur accuse très vite Jacques Latour, escroc, voleur, menteur, plusieurs fois condamné. L’horreur du crime nécessite un complice : François Audouy, dit l’Hercule. Autant le second est taciturne, autant le premier est un hâbleur et affabulateur. Par sa verve, il transforme la salle d’audience en salle de spectacle, il réplique, vitupère, injurie les témoins comme les jurés. Il fait peur et signe, de son cynisme et de son orgueil, son arrêt de mort. Le 12 septembre 1864, il est guillotiné et François Audouy est condamné aux travaux forcés. Aucun des deux n’a jamais avoué et un doute demeure encore sur l’identité réelle des assassins.

Ce procès fait partie des grandes affaires criminelles du XIXe siècle. Il a laissé un volumineux dossier d’enquête, des chansons, nombre d’articles de presse, locale, nationale et étrangère, un savoureux acte d’accusation, des dialogues en guise de comptes rendus d’assises, revisités par la prose élégante du poète Armand Praviel.

Contrairement aux idées reçues, les archives ne sont jamais au passé, c’est toujours la vie des gens d’hier aujourd’hui, dans l’instant où on la lit et où on l’entend. Et dans cette affaire, tout s’entend : la voix des témoins, la voix des magistrats, la voix d’Audouy et surtout celle de Latour.

C’est la comédienne Astrid Cathala qui, avec talent et enthousiasme, s’est prêtée au jeu de mettre ses multiples voix au service des textes d’époque, sur la musique, un tantinet « flippante », de Gil Angelo Gazzoli. Merci aussi à la bonne fée d’epOcc, Mélanie Marchand, qui a œuvré pour que j’entende ces voix.
Alors, oyez et faites silence !

Marigeorges Allabert, Archives départementales de l’Ariège 

Le mot de l'artiste

Lorsque Mélanie Marchand et Marigeorges Allabert ont tapé à la porte de l’Œil du souffleur avec le désir d’inventer quelque chose à partir d’une affaire sortie du ventre des Archives, nous avons ressenti à quel point ce serait fou et simple. Fou parce que les documents qui s’y rapportaient pesaient une bonne dizaine de kilos et simple parce que le travail que nous faisons depuis des années repose sur le texte, les humanités, le son, la musique et surtout l’enchevêtrement de plusieurs disciplines. Littératures, compositions, voix, théâtre, radiophonie font partie de nos univers et de nos ouvrages.

Je suis comédienne, metteuse en scène, chanteuse, éditrice, porteuse du projet Les voix de…, orchestratrice des Passagers du livre depuis 6 ans à l’Estive-scène nationale de Foix et de l’Ariège, artiste associée dans cette même structure, amoureuse des sons, des mots et des mondes. Gil Angelo Gazzoli, lui, est un musicien et un compositeur singulier, hors pair, aux productions nombreuses — trop souvent dans l’ombre mais qu’importe — créant chaque jour davantage et œuvrant au sein de l’Œil du souffleur depuis plusieurs années. Alors, ensemble, nous avons souhaité relever le défi de cette proposition.

Faire de cette grande affaire criminelle du XIXe siècle, un voyage sonore, radiophonique, d’une trentaine de minutes, qui s’écouterait d’une traite ou qui se goûterait au hasard. Non chronologique, elliptique, cet objet nous plongerait au cœur du crime de Baillard de façon sensible, à tâtons, comme dans un souvenir, un rêve ou un cauchemar, comme dans un collage… Il comporterait des zones d’ombre, des trous et des mystères. Après lectures acharnées, sélection, écriture, enregistrement, composition, habillage, montage… nous avons tenu la promesse d’un format de moins de 30 minutes ! À cette heure, nous espérons tenir celle de vous maintenir en haleine.
Pourvu que vous puissiez, par votre écoute, révéler l’image, inventer le tableau !

Astrid Cathala, l’Oeil du souffleur éditions et cie

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